Les Jours

    à Patricia et Costantino

Toujours des palmiers,
sans fruit désalterant,
insensibles au vent;
jamais des cocotiers,
les racines presque libres,
parfois s'inclinant à fouiller
la plage pour des coquilles;
je dois changer ma vie.

Toujours des gouttes d'eau,
amorphes, ordinaires,
même en vin perdu dans le mer;
jamais de glace-9,
plus profond en soi-même -
comme un feu, une idée,
pour toutes les mers sert l'infiniment petit;
je dois changer ma vie.

Toujours descendant
en chaussures de danse inutilisées
des rues cireuses
après la procession,
toujours sur le gazon sec,
jamais à pieds nus dans le ressac.
Toujours je me dis,
tu dois changer ta vie.